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Mediapart appartient désormais à une structure à but non lucratif

Mediapart appartient désormais à une structure à but non lucratif
Mediapart a annoncé mardi que l’ensemble de son capital avait été acquis par une structure «non capitaliste, et à but non lucratif», accomplissant ainsi un projet en préparation depuis plusieurs années et qui vise à garantir pour toujours son indépendance.
Comme annoncé début juillet, les actions de Mediapart ont toutes été rachetées par une nouvelle structure, la «Société pour la protection de l’indépendance de Mediapart (SPIM), elle-même propriété du Fonds pour une presse libre (FPL)», précise le média en ligne dans un communiqué.
Le FPL, récemment créé, est une entité à mi-chemin entre fondation et association, qui est dotée du statut de «fonds de dotation», un dispositif encore inédit dans la presse française.
Ce montage a été conçu par les cofondateurs et actionnaires historiques du journal, en concertation avec les salariés, pour garantir son indépendance et éviter notamment toute querelle de succession, crise de financement ou tentative de rachat qui menacerait son indépendance rédactionnelle. 
Le journal en ligne était jusqu’ici détenu à hauteur de 42% par ses quatre cofondateurs (François Bonnet, Laurent Mauduit, Edwy Plenel et Marie-Hélène Smiejan), aux côtés des salariés, et d’une «société des amis», avec qui ils formaient un «pôle d’indépendance» (62% du capital). Le reste de ses actions appartenait à des investisseurs partenaires (Doxa et Ecofinance).
Désormais, «notre entreprise n’a donc plus d’actionnaires, son capital étant devenu incessible, non achetable et non spéculable. Cette sanctuarisation de la propriété de Mediapart préserve définitivement son indépendance», assure le journal en ligne.
Ce nouveau dispositif est inspiré d’un modèle unique au monde, le «Scott Trust», qui protège depuis les années 1930 le quotidien britannique The Guardian. Et il a été préféré par les créateurs et salariés de Mediapart à d’autres statuts déjà expérimentés dans la presse en France ou à l’étranger (allant du financement participatif aux coopératives de salariés), qui auraient le désavantage de ne pas fonctionner sur le très long terme.
Pour assurer le bon fonctionnement de ce dispositif assez complexe, la nouvelle structure de détention de Mediapart s’accompagne d’un jeu de pouvoirs et de contrepouvoirs internes, via notamment une troisième structure, l’Association pour le droit de savoir (ADS), qui disposera d’un droit de veto sur toute modification des statuts de la SPIM et du FPL.
(Avec AFP)

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